La gravité est mentionnée partout – publicité, articles, nouvelles, etc. On en parle en relation avec ce qui semble être une sélection aléatoire de choses comme les tapis roulants et certains autres équipements d’exercice, les chaussures, même les soutiens-gorge, et quelques autres produits curieux. Tout cela est très bien, mais les informations mentionnées et le mot populaire “gravité” montrent que la gravité est toujours l’éléphant dans la pièce et qu’elle est traitée comme quelque chose qui “s’applique à ceci mais pas à cela”, “elle est ici, mais pas là-bas”. Le fait est que la gravité est dans la matrice même de notre monde, la gravité est un dictateur silencieux qui le gouverne.

La gravité est apparue avant toute chose. Pour que notre système solaire puisse exister, la gravité devait déjà être présente. Ici sur Terre, la gravité est à l’œuvre 24 heures par jour, 7 jours par semaine, sans jamais se relâcher, ne serait-ce qu’une seconde. La gravité varie sur la surface de notre planète, mais elle est néanmoins présente et les différences ne sont pas assez importantes pour affecter la façon dont vous vous déplacez. La gravité est primordiale et elle est omniprésente. “Les caractéristiques les plus essentielles de tous les systèmes biologiques sont définies par la loi universelle de la gravité”, a écrit un scientifique et universitaire russe, P. Anokhin.

La gravité est le facteur le plus précieux de la vie sur cette planète, car la vie telle que nous la connaissons est impossible sans gravité. Sans elle, nous ne pourrions pas nous déplacer de la même façon, nous ne pourrions pas regarder de la même façon, nous ne pourrions pas respirer et nous n’aurions pas d’air pour commencer. L’influence de la gravité façonne et structure toutes les créatures vivantes, y compris la structure anatomique et physiologique, la taille et le poids de l’homme.

Tous les mouvements humains dépendent de la gravité. Que vous couriez, nagiez, marchiez jusqu’à votre voiture ou que vous alliez chercher du lait dans votre réfrigérateur, vous vous déplacez sous l’influence de la gravité. Essayez ceci, tenez-vous droit, détendez-vous, les pieds légèrement écartés, les genoux détendus (pas vérouillés, pas fléchis), les bras baissés, la posture droite et détendue. Maintenant, déplacez votre corps d’un pied à l’autre sans rompre le contact avec le sol. Sentez-vous le poids de votre corps ? C’est ainsi que nous ressentons la gravité. Où que nous allions, quoi que nous fassions, elle est toujours là. Mais elle ne se contente pas de nous tirer vers le bas, comme beaucoup le prétendent. Elle fait tellement plus.

Leonardo da Vinci a été le premier à la reconnaître comme une force propulsive, “le mouvement est créé par la destruction de l’équilibre, sans modification du poids, car rien ne peut bouger par lui-même qui ne quitte son état d’équilibre et cette chose bouge le plus rapidement quelle est la plus éloignée de son équilibre”.

Quatre siècles plus tard,  Thomas Graham-Brown développa la pensée de Vinci en écrivant : “Il me semble que l’acte de progression lui-même – qu’il s’agisse du vol dans les airs ou de mouvements tels que la course sur la surface du sol – consiste essentiellement en un mouvement dans lequel on laisse le centre de gravité du corps chuter vers l’avant et vers le bas sous l’action de la gravité, et dans lequel l’élan ainsi acquis est utilisé pour faire remonter le centre de gravité vers le haut et vers l’avant ; de sorte que, d’un point du cycle au point correspondant dans le cycle suivant, aucun travail n’est effectué (en théorie), mais la masse de l’individu est, en fait, déplacée horizontalement à travers l’environnement”.

La gravité doit être considérée comme la force dominante sur Terre, la plus forte force mécanique parmi toutes les forces de la nature et donc tout mouvement sur Terre est à la fois influencé par, et subordonné à, la gravité. Avant de pouvoir réellement améliorer nos techniques sportives et par conséquent battre des records personnels ou mondiaux, nous devons d’abord reconnaître l’effet de la gravité sur la locomotion humaine et ensuite essayer de la comprendre et de comprendre son fonctionnement.

traduit par

Cet article a été traduit par Jean-Yves 'Jey' Zinsou. Jey est un instructeur pour les séminaires Pose Method® de niveau 1 et est certifié en tant que « Running Technique Specialist ». Il enseigne et fait découvrir avec passion et enthousiasme Pose Method® depuis 2013.

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A PROPOS DE L’AUTEUR

Le Dr. Nicholas Romanov est le créateur de Pose Method®. Fervent défenseur d’un haut niveau d’éducation dans le do maine du sport, le Dr. Romanov a dédié sa carrière entière à l’enseignement sportif, la recherche scientifique et l’entrainement. Entraineur Olympique et auteur de best-sellers le Dr. Romanov a enseigné sur tous les continents et visité presque tous les pa ys du monde.
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FORMATION CONTINUE + SE MINAIRES + COURS LOCAUX

Le séminaire sur 2 jours de Pose Method® correspond à 16 heures de formation continue pour les Physiothérapeutes. Les entraineurs CrossFit peuvent demander l’approbation pour 16 heures de formation continue. Les athlètes et parents d’enfants en âge d’aller à l’école sont encouragés à participer.

Le système Pose Method® est une combinaison d’apprentissage en ligne, de séminaires et de cours locaux, ce qui en fait la solution la plus efficace disponible pour les professionnels de la santé et du fitness a insi qu’à toutes les personnes ayant un style de vie actif.

En course à pied, plus que dans d’autres sports, les opinions sur la technique appropriée varient, mais il existe une opinion plus ou moins unanime sur ce qui représente un bon geste de course. Cette étrange déconnexion entre ces deux choses très liées favorise les idées erronées et une confusion supplémentaire, car il faut une technique correcte pour produire un bon geste.

Description courante du bon geste de course

Quelles sont les caractéristiques normalement acceptées pour définir un bon geste en course à pied ? Comment sont-elles décrites dans le modèle conventionnel et pourquoi ?

  • Sans effort
  • Léger
  • Fluide
  • Sans tension musculaire
  • Avec un cycle de rotation rapide des jambes
  • Avec un temps d’appui court
  • Avec un atterrissage presque silencieux
  • Atterrissage sur l’avant-pied ou le pied plat
  • Avec un atterrissage proche de la ligne verticale passant par le centre de gravité
  • Avec une faible oscillation verticale du corps
  • Avec un petit mouvement du haut du corps
  • Avec une légère inclinaison vers l’avant ou une position droite du tronc.
  • Sans mouvement vigoureux des bras ou des jambes
  • Avec un visage calme et concentré

“Comment faire” VS “Comment ça se décrit”

Ce type de description provient principalement de l’observation de coureurs d’élite et se fonde sur certaines images communément admises du mouvement. Ce que nous avons là, c’est “c’est comme ça que ça se présente” sans le “Voici comment le faire”.

Ce scénario est assez familier à tous ceux qui sont passés par une période, même courte, d’entraînement et de compétition en course à pied. Oui, toutes les caractéristiques sont bien connues, mais restent néanmoins inaccessibles à la plupart des coureurs récréatifs et des coureurs de groupes d’âge. Une opinion courante est : “ils sont à ce niveau, et nous, nous sommes là”, séparant les “élites” et “nous” comme quelque chose de complètement différent.

Accepter cette approche et considérer qu’un bon geste de course est prédéterminé et n’appartient qu’aux athlètes d’élite est dénué de sens, d’autant que nous avons tous vu des coureurs d’élite faire preuve d’une technique épouvantable. Ainsi, un bon geste de course est le résultat de l’apprentissage de la technique, mais pas quelque chose d’hérité de votre naissance. Bien que nous puissions accepter l’idée que certaines personnes ont dans leur bagage génétique la capacité d’apprendre plus vite et mieux, cela ne change rien au fait que tout le monde pourrait et devrait apprendre un bon geste de course. De toute évidence, il est très difficile de saisir l’idée même de ce qu’est le bon geste en regardant simplement la liste des éléments décrits ci-dessus, sans parler de la capacité à l’apprendre.

 

Une approche descriptive manque d’explications et d’instructions systématiques, pourtant nécessaires au processus d’apprentissage, et ne permet pas de savoir réellement pourquoi les choses se passent de telle ou telle manière.

Alors, qu’est-ce qu’un bon geste de course ? Oui, nous avons l’idée générale d’un mouvement fluide, sans effort, léger, etc. du coureur, mais c’est ce que nous voyons, ce n’est pas ce que nous comprenons et pouvons réellement reproduire. Alors, par où commencer ? Comment y arriver ?

 

Que signifie un geste de course “bon” ou “correct” ?

Il y a des choses qui sont une question d’opinion et d’autres qui ne le sont pas. La présence de la gravité est un fait scientifique. Lorsque nous discutons d’une technique appropriée et efficace et d’un bon geste, nous devons tenir compte de la gravité et de son effet sur nos mouvements.

 

Notre geste reflète notre relation avec l’environnement où la gravité est le principal élément, qui détermine fondamentalement tout ce que nous percevons.

Le bon geste qui est communément perçu et décrit comme fluide, léger et sans effort, n’est que le reflet de la synchronisation de notre mouvement avec la gravité. Ce mouvement est le fruit d’une technique appropriée. Une bonne technique de course est une technique qui tient compte de la gravité comme faisant partie de sa structure. C’est la véritable signification du terme “correct”. Si l’on tient compte de la gravité, il n’est pas question d’attaquer talon, de lever le genou, de pousser, d’allonger la foulée, etc.

Nous devrions apprendre et enseigner la technique appropriée afin de rendre le bon geste accessible à tous, qu’ils appartiennent ou non à l’élite, ne serait-ce que dans le but de prévenir et d’éviter les blessures.